Catherine Raspail vous a présenté le rapport d’activités qui montre assez combien l’année 2016 a été féconde malgré les ennuis de santé de plusieurs d’entre nous.
D’abord notre collaboration avec le cinéma Arcel
Non seulement notre collaboration s’est maintenue, mais elle s’est renforcée même s’il conviendra d’améliorer encore notre communication.
L’année dernière, nous vous avions indiqué que nous espérions vous présenter chaque mois un film nouveau. En dehors de deux incidents impossibles à prévoir, nous avons presque tenu notre promesse. Mais il vous faut savoir que cet engagement suppose de notre part un travail énorme à la limite de nos possibilités. Aussi nous pensons dès 2018 inviter deux ou trois fois dans l’année des associations locales qui vous présenteront leurs réalisations audiovisuelles.
Ceci aurait le triple avantage d’alléger notre emploi du temps, de renforcer nos liens associatifs, tout en vous proposant un film nouveau chaque mois.
Notre nouvelle plaquette
Cette plaquette reste le point fort de l’année 2016 et clôt nos productions que nous vous avions annoncées pour fêter les 20 ans d’activités de MPV depuis les années 1994-1996.
Pourquoi une plaquette ?
Depuis des années vous avez été très nombreux à nous réclamer catalogue, livre, ou brochure. A plusieurs reprises nous avons eu l’occasion d’évoquer avec vous la possibilité d’éditer un livre sur la mémoire locale. Nous sommes persuadés avec vous que des documents imprimés sont d’excellents compléments à notre production audiovisuelle. Le très grand succès de cette plaquette et vos réactions très favorables voire enthousiastes nous font prendre conscience qu’il serait peut-être préférable d’éditer régulièrement des plaquettes locales de cette nature destinées à tous et notamment au monde scolaire.
Quels sont les leviers d’action pour notre association ?
Nous retiendrons 6 points forts :
- Au départ, une idée simple qui répond à l’attente d’une population.
- La qualité d’une équipe bénévole très motivée , composée de personnes compétentes qui travaillent beaucoup et… toute l’année . Une équipe d’amis où chacun s’épanouit , en se sentant responsable de la tâche qu’il a choisie en symbiose avec tous les autres membres de l’équipe.
- Une reconnaissance et un soutien des adhérents.
- Une Reconnaissance des institutions . C’est le cas de la Municipalité de Corbeil-Essonnes, du Conseil Départemental de l’Essonne, et de l’Agglomération « Grand-Paris-Sud » avec laquelle nous collaborons étroitement par le biais du cinéma Arcel. Il est clair que sans leur aide, rien ne serait possible.
- Un partenariat avec les autres acteurs culturels de la ville, de l’Agglo et du département de l’Essonne, afin de prolonger et compléter l’action de chacun.
- Une perspective d’avenir qui sans cesse demande à être réajustée.
Trois mots : Mémoire et Patrimoine Vivant
Le premier : « Mémoire »
La Mémoire n’est pas une et indivisible. Chacun a sa part de vérité qu’il convient d’écouter et d’entendre.
Nous voulons une Mémoire : locale, de tous, et pour tous.
Peu de personnes écrivent leur mémoire, alors que tout le monde parle.
On n’écrit pas forcément ce que l’on dit volontiers tous les jours. Nous devons nous persuader que notre mémoire personnelle concerne aussi la mémoire collective. Souvent nous ne connaissons que la surface des choses : par exemple de moins en moins de personnes ont connu les laveuses professionnelles, le téléphone manuel ou les trains à vapeur. Mais, même pour ceux qui les ont connu ; que savaient –ils de ces métiers, de leur fonctionnement et des personnes qui y travaillaient ?
Et puis nous avons tendance à banaliser ce que chacun sait depuis toujours, sans se rendre compte que notre mémoire personnelle est souvent unique ou très rare et qu’elle disparaîtra si elle n’est pas enregistrée aujourd’hui pour être transmise.
Notre second mot est « Patrimoine »
Dans le mot « Patrimoine » il y a « Père ». Le patrimoine est ce qui nous vient de nos pères. Recueillir la mémoire d’un quotidien qui n’est plus le nôtre, ressort bien évidemment du patrimoine.
Il en est bien d’autres formes évidemment.
Le patrimoine architectural est un marqueur essentiel de l’identité d’une ville. A certaines époques au nom d’idéologies diverses et provisoires on a beaucoup détruit. Heureusement à contre–courant, des voix se sont toujours élevées. Elles ont permit qu’aujourd’hui la France soit la première destination touristique du monde.
Sur le long terme qui a eu raison ?
Sans eux que seraient Paris sans la Tour Eiffel et sans Notre-Dame ? Avignon sans le Palais des Papes etc . etc . etc.
Notre ville n’a pas échappé à ces destructions dont certaines étaient inévitables, d’autres non.
A Corbeil-Essonnes que de destructions depuis un siècle ! Plus d’une vingtaine de joyaux démolis qui aujourd’hui seraient classés Monuments Historiques.
Je tiens cette liste à votre disposition.
Aujourd’hui, en dehors de nos 3 églises du 13 ème siècle, des » Grands Moulins » et de quelques bâtiments de l’ancienne Papeterie Darblay, il ne reste rien de notre prestigieuse ville royale puis industrielle.
Par ailleurs il ne faudrait pas en conclure que seul le patrimoine somptueux doit être protégé. Ce que nous appellerons le petit patrimoine doit aussi l’être.
Vous avez remarqué que quand on a été victime d’un cambriolage, ce qui nous affecte le plus est souvent la disparition des bijoux de nos parents. Quand ils ne sont plus là, on s’aperçoit que quelque-chose, ou plutôt que quelqu’un nous manque.
Pourquoi voulez-vous qu’il en soit différent pour la population d’une ville ?
Cependant que l’on nous comprenne bien, il ne s’agit pas de rêver d’une Ville- Musée et d’une époque ancienne mythifiée. Bien au contraire il convient très simplement d’intégrer positivement notre passé dans notre quotidien d’aujourd’hui. Il serait aussi obscurantiste de tout vouloir garder que de tout démolir sans réflexion préalable.
Notre 3ème mot est « Vivant »
« Vivant » est dans notre esprit la complémentarité évidente de la Mémoire et du Patrimoine.
Nous vous l’avons souvent dit, nous ne sommes pas des nostalgiques du passé. Nos pieds sont profondément enracinés dans la glaise d’aujourd’hui.
Mais nous savons aussi que toute notre modernité plonge ses racines dans le passé.
Il nous paraîtrait tellement dérisoire, nocif et dangereux de négliger, voire de renier l’héritage et les valeurs de nos pères en privilégiant le très court terme au détriment du long terme.
La Mémoire et le Patrimoine fertilisent le Vivant de notre quotidien.
La Mémoire a besoin du Patrimoine, de ses symboles visibles qui rassemblent, et qui nourrissent les liens sociaux.
Alors oui, nous revendiquons les trois mots de notre association
« Mémoire et Patrimoine Vivant »
En affirmant
Que nous sommes vraiment d’aujourd’hui.
Que, sans arrêt nous essayons de nous projeter vers l’avenir.
Mais nous savons aussi que nous ne pourrons jamais avoir ni un présent vivant, ni un futur vivant, avec un passé mort.
Si vous le voulez bien, ce sera ma conclusion.
Claude BRETEAU, Président-Fondateur