30 ans de Mémoire recueillie
Les habitants de Corbeil-Essonnes et de l’Essonne témoignent
Certes, il existait des textes, des études, souvent très intéressants, mais nous voulions que des témoins s’expriment eux-mêmes: ceux qui sont dans la lumière, et surtout ceux qui n’y sont pas. Nous voulions aussi que ces témoignages audiovisuels soient diffusés, aujourd’hui certes, mais aussi transmis aux générations futures…
Vous trouverez ci-dessous quelques extraits des nombreux témoignages recueillis.
Une liste complète des témoignages enregistrés depuis plus de 20 ans est disponible avec pour chacun d’entre eux la possibilité de visionner les vidéos et/ou de consulter les fichiers de dérushage.
« Je suis entrée à la Papeterie Darblay en 1931, j’avais 13 ans. Une femme de 89 ans y travaillait encore. »
« J’ai été admis à l’Ecole Centrale. Après 3 ans, j’en suis sorti ingénieur. Mon père m’a dit alors : Si tu veux rentrer à la chapellerie, tu rentres comme apprenti. Après 3 ans d’Ecole Centrale, j’ai fait 5 ans d’apprentissage. »
« J’ai été nommée le 1 mai 1968 ; il n’y avait pas de local. Je me suis installée dans un pavillon de Corbeil. Comme dépôt on m’avait proposé la prison de Corbeil. Finalement les Archives ont été stockées au dernier étage de l’ancien couvent du Saulchoir à Etiolles. »
« A l’Orme Martin (la Préfecture de l’Essonne aujourd’hui) c’était le rendez-vous des chasseurs. On y chassait le gibier, les perdreaux, les lapins. C’était une des plus belles chasses d’Ile-de-France. »
« J’ai eu l’idée d’inventer l’aile Delta car j’avais remarqué que, pour aller vite, un oiseau replie sa voilure. Mon premier avion à aile Delta a volé clandestinement en avril 1935 à Saclas près d’Etampes car, dans le milieu aéronautique, personne n’y croyait »
« En 1926 je travaillais à la carrière à Grigny. J’ai connu 3 accidents mortels. J’étais chargé d’aller prévenir la famille quand il y avait eu un accident. Je ne leur disais pas tout de suite qu’il était mort. Pour moi, c’était un véritable problème, je n’avais que 14 ans. »
« A Essonnes, on n’aurait pas pu vivre sans jardin mais on glanait dans les champs et on ramassait les débris de coke non brulés qui tombaient des locomotives à vapeur. »
« En 1952 à Moulin-Galant, pour mon premier poste, pendant 15 jours, j’ai eu 105 élèves, l’autre institutrice étant malade. En 1957 j’ai été nommée à la nouvelle école maternelle de Montconseil à Corbeil-Essonnes qui venait d’ouvrir. Les toilettes n’étant pas terminées, nous devions utiliser des moyens de fortune : bassines, seaux, etc., et mettre tout cela sur le chantier. »
« Quand nous sommes revenus pour un camp-école scout à Chamarande en 1945, il nous semblait qu’il manquait quelque chose. Nous avons réalisé qu’il n’y avait plus de moustiques : les américains avait mis du DDT dans tous les étangs mais il n’y avait plus de poissons non plus.»
« En 1951 mes parents avaient acheté une petite maison isolée à St-Pierre-du-Perray. Nous n’avions pas l’électricité et on ne s’éclairait qu’à la lampe à pétrole. Régulièrement nous allions chez le garagiste pour recharger la batterie qui nous permettait d’écouter la radio. »
« Ma grand-mère avait acheté le Bateau-Lavoir en 1927. En fait, il y avait 3 bateaux stationnés au pied du pont de Corbeil. On pouvait soit y prendre un bain, soit amener son linge à laver et à repasser, soit le laver soi-même. »
« Nous prenions tous les jours le train de 7 h 49 pour aller à Juvisy et nous nous demandions toujours quelle serait la machine à vapeur que nous aurions. Le plus souvent c’était une 141 loco-tender. De temps en temps, nous avions droit à la mythique «Pacific 231» avec 2 énormes roues motrices de 2 mètres de diamètre. »